Ça y est, vous y êtes. La stratégie éditoriale de votre site est finalisée. Les maquettes peaufinées. Les équipes marketing prêtes à dégainer leurs plumes et les équipes SEO, leurs meilleurs keywords. Mais vous n’êtes pas arrivés au bout.
Vous le savez : il faut maintenant choisir votre CMS.
La brique stratégique
Un CMS c’est un acronyme pour Content Management System. C’est ce qui permet à vos équipes de contribuer à votre site : publier des articles, faire évoluer une page équipe ou mettre à jour des textes et images. Aujourd’hui plus besoin de passer par un développeur pour publier ces changements. On utilise un CMS. Mais il existe des dizaines de solutions sur le marché. Comment bien choisir ?
Chez Theodo, on accompagne et on construit des produits techs sur mesure pour nos clients. Vous imaginez bien que l’on a conseillé et mis en place de nombreux CMS. Que vous lanciez votre site pour la première fois ou que vous souhaitiez changer de CMS, on vous dévoile dans cet article notre méthode pour se poser les bonnes questions. Et vous aider à trouver la solution adaptée à vos besoins.
Une grille de lecture
Laissons pour le moment de côté les intuitions et les ouï-dire sur tel ou tel CMS qui n’aurait pas bonne réputation, ou alors très bonne. Ce sera important dans un second temps, et on y reviendra. La première chose à faire, c’est de comprendre un peu la théorie derrière les grandes catégories de CMS. Attention, c’est un peu technique, mais comprendre cette approche est fondamental.
Vous trouverez ci-dessous la matrice qu’on utilise chez Theodo, et qui va être au coeur de votre processus de décision. On a placé quelques références de CMS sur deux axes qui représentent les grandes typologies. En abscisses : SaaS et open-source self hosted. En ordonnées : traditionnel et headless. Pas de panique, si ces termes ne sont pas clairs pour vous, c’est normal. On va vous les expliquer : c’est l’objectif même de cet article.
Quelques références du marché placées sur la matrice de décision
La première question : traditionnel ou headless ?
Un peu de théorie
Vous connaissez sûrement Wordpress, c’est un exemple de CMS traditionnel. Un outil qui vous permet, au même endroit, de gérer ce que l’utilisateur voit en terme de design et de contenu sur votre site. Ces types de CMS gèrent dans le même outil : l’hébergement de votre site, votre médiathèque, l’affichage (souvent via des templates), la contribution aux contenus et le SEO.
Ces dernières années, un nouveau type de CMS s’est développé : le CMS headless. Très à la mode, ce type de CMS remet en question la façon de contribuer et d’afficher le contenu d’un site. Concrètement, là où vous aviez dans un même outil la possibilité de gérer l’affichage et la rédaction des contenus de votre site, les CMS headless séparent ces responsabilités. Toute la structuration et composition de vos contenus se fait dans le CMS. L’affichage - le front - est développé à part, en faisant appel aux données du CMS. Vous devez vous demander : pourquoi avoir deux gestions séparées, deux fois plus de travail et de maintenance, alors que les CMS traditionnels permettent de tout gérer au même endroit ? La réponse n’est pas si simple.Les CMS headless séparent les responsabilités entre le contenu et l’affichage
Dans quel cas privilégier l’un ou l’autre ?
Avoir un fort couplage des données et de l’affichage présente certains avantages, notamment en termes de coûts : la mise en place se fait rapidement, au même endroit, et il n’y a pas besoin d’équipes tech si vous ne cherchez pas à aller au-delà de ce que propose l’outil. Des CMS “traditionnels” ou couplés comme Wordpress et Webflow se rangent dans le camp des outils no-code, cet univers d’outils qui permettent de construire des sites sans une ligne de code.
Si vous choisissez de partir sur un CMS traditionnel, il faut jouer selon les règles du jeu de ce qu’il propose. Si vous savez que vous allez avoir besoin de plus de fonctionnalités, il faut vous tourner vers les CMS headless. Pourquoi ? Les CMS traditionnels sont complexes à interfacer avec des services externes de façon maintenable. Ce sont des outils qui sont performants pour être utilisés tels quels, pas pour construire par dessus tout un tas de fonctionnalités qui ne seraient pas proposées nativement par l’outil. Ou alors, vous pouvez passer par des plugins. Mais ceux-ci peuvent poser des problèmes de sécurité et de mises à jour. Et ils ne sont pas tous développés par les mêmes personnes : ils peuvent parfois interférer les uns avec les autres.
Un CMS headless sépare les responsabilités de la structure des contenus et de leur affichage. Cela vous permet d’optimiser indépendamment, et avec des outils adaptés chacune de ces deux briques. D’une part, vous pourrez administrer et exploiter vos données plus facilement. D’autre part, vous pourrez proposer à vos utilisateurs une expérience fluide et performante, via des framework modernes et les standards actuels de développement. La mise en place sera plus coûteuse car vous aurez besoin d’une équipe technique. Mais à terme, votre solution sera bien plus évolutive, performante et sécurisée. Par exemple, le jour où vous aurez besoin d’ajouter une fonctionnalité, ou de créer un nouveau site en reprenant les composants du premier, vous serez en capacité de le faire, et rapidement.
En conclusion de cette première partie, pour un site simple géré par une petite équipe, les CMS traditionnels sont clé en main et vous permettent de vous lancer vite. Pas de dépendances à des équipes techniques, vos équipes marketing et SEO pilotent le site de A à Z. Mais si vous voyez que les fonctionnalités proposées par le CMS traditionnel ne suffisent pas à vos besoins, que vous avez de gros enjeux de sécurité et d’évolutivité, et que vous souhaitez découpler back et front pour gérer plusieurs sites depuis votre CMS : considérez les solutions headless, bien plus adaptées.
La deuxième question : SaaS ou self-hosted ?
Un peu de théorie
Toute application a besoin d’être hébergée sur un support qui permettra à vos contributeurs et utilisateurs d’y accéder sur internet. Ce support, que l’on pourra appeler serveur pour simplifier, est constitué de plusieurs couches techniques. Celles-ci sont variées et vont de la machine physique branchée à l’électricité jusqu’à la configuration réseau de cette machine, en passant par son système d’opération (Windows, Linux, ...) et le système de stockage des fichiers et données. Toutes ces couches techniques ont leurs spécificités et nécessitent un savoir-faire propre; ce qui nous amène à cette question clé : avez-vous les connaissances et la volonté de les gérer en interne ou alors vous faut-il les déléguer ?
Rassurez-vous, il existe des CMS correspondants à ces deux réponses, vous ne vous retrouverez donc pas dans une impasse !
Différentes couches techniques en fonction du niveau de gestion choisi
Dans quel cas privilégier l’un ou l’autre ?
Si vous préférez ne pas avoir à vous préoccuper de l’hébergement de votre solution, optez pour une solution de type SaaS (Software as a Service). Cela vous permettra d’avoir accès à votre CMS, et à l’entreprise supportant le service d’avoir la responsabilité de l’hébergement et de l’application. C’est elle qui gère la disponibilité, la sécurité et les évolutions fonctionnelles du service. Vous pourrez vérifier ses engagements et son fonctionnement sur chacun de ces points avec son service client. Par exemple pour la disponibilité du service, un indicateur présenté par les entreprises est le SLA (Service Level Agreement) d’uptime, qui va avoir un impact sur les moyens mis en oeuvre pour garantir le bon fonctionnement permanent de votre application. On peut noter aussi que pour un SaaS, les évolutions fonctionnelles et le stockage technique de vos données ne seront pas réalisées par vous, ce qui peut donc limiter la flexibilité de customisation de votre produit. Ce n’est pas un problème si vos usages sont couverts par la solution proposée, et largement compensé par la facilité de mise en place et l’absence de maintenance de votre côté.
En revanche, si les besoins métiers associés à votre CMS sont spécifiques et complexes, il peut être pertinent d’envisager l’utilisation d’un CMS open source, que vous allez héberger vous-même. La couche applicative, celle qui contient la logique métier de publication de contenu, vous fait gagner du temps car vous n’avez pas à recoder cet aspect indépendant de votre secteur d’activité. Et en même temps, vous pouvez l’enrichir et la faire évoluer pour que l’application corresponde au mieux à votre fonctionnement. Cela implique tout de même des risques de divergence avec la solution initiale, qui peuvent ensuite complexifier la maintenance de l’application. Posez-vous bien la question de comment sont prévues les customisations de la solution. Et vérifiez, lorsque vous ajoutez des fonctionnalités, qu’il sera possible d’appliquer les mises à jour du CMS pour bénéficier des patchs de sécurités et des améliorations.
Conclusion
Alors ? SaaS ou self-hosted ? Headless ou traditionnel ?
Ces termes ne devraient plus avoir de secrets pour vous. Si vous arrivez à répondre à ces deux questions, c’est un pas de géant vers la solution CMS adaptée à votre site. Ensuite, l’aventure ne s’arrête pas là. Parmi chacune des quatre catégories, il faut choisir la solution sur le marché à qui vous allez faire confiance. L’objectif d’un deuxième article ?
Spoiler : il vous faudra bien creuser les besoins et attentes de vos équipes et utilisateurs.
En attendant, si vous souhaitez en savoir plus ou être accompagné dans le choix ou la mise en place de votre CMS, vous pouvez nous contacter, nous serons ravis de vous répondre !